“J’ai formé des dizaines d’apprentis” : cet ancien chef d’atelier vit aujourd’hui avec moins qu’eux

Parmi eux, Claude Martel, un ancien chef d’atelier en menuiserie, qui, après avoir formé des dizaines d’apprentis, vit aujourd’hui avec des ressources bien inférieures à celles de ses anciens élèves.

Une carrière dédiée à la transmission du savoir #

Claude Martel, 67 ans, a passé plus de quatre décennies à sculpter non seulement le bois mais aussi les carrières de nombreux jeunes artisans. « Chaque apprenti était comme un bloc de bois brut que je devais aider à façonner », dit-il en souriant.

« Les voir réussir est ma plus grande fierté, même si aujourd’hui, je vis avec moins qu’eux », confie Claude.

Le parcours d’un passionné

Issu d’une famille d’artisans, Claude a très tôt été bercé par le bruit des machines et l’odeur du bois fraîchement coupé. Après un apprentissage rigoureux, il a rapidement gravi les échelons pour devenir chef d’atelier, un poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite il y a cinq ans.

Des revenus à la retraite inférieurs à ceux des apprentis #

Malgré une carrière réussie, la retraite de Claude est moins dorée que le parcours professionnel qu’il a aidé à construire pour d’autres. Avec une pension qui peine à couvrir ses besoins de base, il vit modestement dans son petit appartement de la banlieue de Lyon.

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Comparaison des revenus

« J’ai toujours su que la menuiserie ne me rendrait pas riche, mais je pensais que la retraite serait un peu plus confortable », admet-il. Les jeunes qu’il a formés, maintenant chefs d’ateliers ou entrepreneurs, gagnent souvent le double de sa pension.

• Revenu moyen d’un chef d’atelier : 3 500 € par mois
• Revenu moyen d’un artisan qualifié : 2 800 € par mois
• Pension de Claude : 1 200 € par mois

Le défi de l’adaptation économique #

La situation de Claude n’est pas un cas isolé. De nombreux artisans à la retraite découvrent que leur pension ne reflète pas les années de dur labeur et de dévotion à leur métier.

« On m’a toujours dit de mettre de côté pour la retraite, mais entre les outils à acheter et les frais d’atelier, il ne restait pas grand-chose », explique Claude.

Un système de retraite à revoir ?

Cette réalité soulève des questions sur la suffisance des systèmes de retraite actuels, surtout pour ceux des métiers manuels où les revenus peuvent être irréguliers et les périodes de travail, intenses.

Des pistes pour améliorer la situation #

La réforme des systèmes de pension et la reconnaissance des contributions des artisans comme Claude pourraient améliorer la situation. Des propositions incluent une meilleure prise en compte des années de travail physique dans le calcul des retraites.

En attendant, Claude continue de partager son savoir en tant que bénévole dans des ateliers locaux, transmettant sa passion pour la menuiserie à une nouvelle génération. « C’est ce qui me garde jeune », conclut-il avec un sourire.

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Informations complémentaires #

Les défis économiques pour les retraités dans l’artisanat ne se limitent pas aux pensions insuffisantes. Ils incluent également les coûts de santé accrus liés aux années de travail physique et le besoin de soutien social pour ceux qui, comme Claude, continuent à contribuer à la société bien après leur retraite.

Explorer des activités connexes, comme la formation ou le mentorat, pourrait offrir à ces artisans non seulement un revenu supplémentaire mais aussi une continuation de leur engagement professionnel et social.